Les jeux-vidéo, une aide pour les rescapés du Bataclan

Trois ans que les pires attentats que la France ait connu se soient déroulés à Paris. Sur les terrasses des cafés de la capitale, au Stade de France et au Bataclan, 130 personnes ont perdu la vie. Des milliers d’autres sont restés traumatisés, et utilisent les jeux vidéo pour se reconstruire.

Les jeux vidéo sont connus et reconnus pour offrir aux joueurs une expérience unique. Ils permettent aussi bien de s’échapper de sa réalité que de vivre des aventures extraordinaires dans mondes fantastiques. Il existe de nombreux types de jeux vidéo, que ce soient des MOBA, des FPS, des RTS ou des RPG, tous ont un univers propre, et chacun se retrouve dans un en particulier.

Il est souvent dit que les jeux vidéo rendent violents. Qu’ils prônent une violence sans limite si ce n’est celle posée par les utilisateurs. Des jeux comme Call of Duty et GTA sont régulièrement pointés du doigt. C’est souvent le cas aux États-unis où les jeux-vidéo sont mis en cause pour les fusillades, comme celle du lycée de Parkland qui avait fait 17 morts en février dernier.

Mais dans un article publié sur Le Monde, le sujet des jeux-vidéos lors de tueries de masse est abordé sous un angle différent. Des rescapés du Bataclan et des attentats du 13 novembre 2015 témoignent. Non pas de ce qu’ils ont vécu, mais de leur rapport aux jeux-vidéo depuis qu’ils l’ont vécu, comment certains se reconstruisent grâce à eux.

Tout initié le saura, les jeux vidéo permettent de nombreuses choses, et notamment de voyager. Les jeux violents ne sont que des gouttes dans l’océan de titres que nous propose la bibliothèque steam. Il existe de nombreux titres, que ce soit des triples A ou des jeux indépendants, qui permettent de s’évader et vivre des aventures à la fois belles et poétiques dans des mondes fantastiques. C’est un refuge, comme l’explique Vanessa Lalo, psychologue des usages numériques, dans l’article du monde :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«L’imaginaire du jeu vidéo est structuré et structurant, il a un cadre, on sait que rien ne va nous arriver dedans. On y est acteur et pendant ce temps-là, le corps autant que l’esprit sont occupés. C’est une bulle dans laquelle on se sent protégé. Quand on a vécu un événement traumatique, soit on cherche à se confronter au danger, soit on cherche à s’en écarter, à mettre une rustine. Le jeu vidéo devient un refuge onirique un peu anesthésiant.

Les rescapés expliquent alors favoriser des jeux calmes et paisibles. Des jeux sans surprises qui permettent d’avoir un contrôle sur les actions ou des jeux simples en monde ouvert comme Zelda, des jeux qui favorisent une certaine liberté. Que ce soit avec Forza Horizon ou Farm Simulator, les rescapés ne veulent pas revivre ce qu’ils ont vécu, même pas dans les jeux vidéo qui peuvent être très réalistes et traumatisants.

Vous souvenez-vous de la mission de Call of Duty MW2 qui avait fait polémique où vous incarniez un terroriste massacrant des civils dans un aéroport russe ? Imaginez la difficulté qu’on des personnes ayant vécu des événements similaire a y “jouer”. Cependant, de tels jeux permettent à certains survivant de revire leur traumatisme, se replonger dans l’horreur pour mieux la surmonter.

C’est le cas de Grégoire qui a été témoin de l’attentat de Sousse en Tunisie. Comme il explique au Monde, ça faisait 10 ans qu’il ne jouait plus, mais depuis l’attentat, il enchaîne les parties de PUBG car il veut être “le dernier survivant”.

« L’esprit de la survie, le réalisme du bruit de la kalachnikov… je suis devenu accro à ça. Ce que j’ai détesté, j’ai appris à l’aimer, comme le syndrome de Stockholm »

Ces jeux peuvent aussi permettre de dépasser ses peurs et parfois de dédramatiser dans certaines situations comiques. Les jeux vidéo permettent alors de passer de bon moments avec ses amis et ne sont qu’un motif de sociabilisation bien plus efficace que le jeu vidéo lui même.

De différentes façon, les jeux vidéo permettent donc aux rescapés du Bataclan et d’attentats en général, de se reconstruire. Il est toujours difficile de vivre avec un stress post-traumatique, et contrairement à ce que dit certains préjugés, les jeux vidéo aident, même si le souvenir de ce qu’ils ont vécu sera toujours dans un coin de leur tête, présent à jamais.

Source – Le Monde

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