L’e-sport, un Battle Royale pour les éditeurs et organisateurs

Marché ô combien prisé mais ô combien incertain, l’e-sport pourrait bien s’assimiler à une partie d’un jeu Battle Royale entre chance, stratégie, loot et choix des équipiers. 

Assimiler le domaine de l’e-sport et la forme du jeu, Battle Royale (ndlr : jeu de survie) paraît folle au premier abord, et pourtant, il se peut que les deux aient des ressemblances. Mais qui remporterait le top 1 de l’e-sport entre éditeurs et organisateurs ?

Avec le peu de recul que l’on a sur ce marché, l’e-sport n’est pour le moment pas un écosystème stable même si certains éditeurs tendent à vouloir l’inverse comme Riot Games, Ubisoft, Psyonix ou encore Activision Blizzard qui mettent en place des systèmes de revenus adéquats et redistributifs avec les équipes participant à leur Pro League. 

Cette instabilité pourrait nous faire penser au style de jeu Battle Royale où votre victoire rime avec chance, choix, opportunité mais aussi compétence (skill).

Le choix du lieu d’atterrissage (drop)

Dans un jeu vidéo de Battle Royale, vous êtes transportés jusqu’à une île et devez choisir un endroit où atterrir. En fonction du lieu de passage du bus et de votre stratégie, vous privilégierez le milieu de la carte ou les extrémités de l’île. 

Mais l’espérance de vie n’est pas du tout la même selon le choix de la ville, vous avez en effet beaucoup plus de chance d’être tué en allant là où beaucoup de joueurs vont, c’est-à-dire au milieu de la carte. Ce sera le contraire dans des endroits un peu plus excentrés.

Et si, dans le monde de l’e-sport, cette île était le monde et les villes des continents voire des pays bien spécifiques. En tant qu’éditeur ou organisateur d’événement sur un jeu vidéo, votre immixtion dans le marché est similaire à l’espérance de vie dans une partie en Battle Royale. En effet, si vous choisissez un marché déjà bien développé comme celui de LoL via les LCS, LEC, LCK, etc. ou encore de Call of Duty en Amérique via la CoD World League, votre espérance de vie dans celui-ci sera limitée, sauf à avoir de la chance en trouvant de bons partenaires (bonnes armes directement et/ou de la potion de bouclier autrement appelée « shield ») et en faisant les choses de la bonne manière (avoir du skill et du shoot entre autres). 

À titre d’exemple, assimilons Tilted Towers, principale ville de Fortnite, au marché européen sur l’e-sport League of Legends, ou MOBA au sens large. Riot Games et son tournoi LEC ou Valve et son The International notamment sont déjà bien intégrés dans ce marché et vous affronter à ces mastodontes en voulant organiser vos propres tournois ou en éditant un jeu similaire en y développant de l’e-sport sur celui-ci, peut vite se terminer en un coup fatal. Peut-être pouvons-nous rapprocher cette situation de celle de Blizzard et Heroes of the Storm où l’e-sport a été arrêté récemment.  

À l’inverse, choisir des villes plus excentrées vous assure une espérance de vie plus longue dans la partie et ainsi, choisir en réalité des marchés moins développés comme par exemple l’Afrique ou encore l’Océanie vous assure une longévité et une visibilité bien meilleure dans l’organisation d’événements sur League of Legends toujours, sous réserve d’avoir bien entendu un peu de compétence.  

Les armes et autres accessoires : entre chance et partenaires

Quid de la chance des armes et autres accessoires, à quoi font-ils référence ? Là c’est un petit hic, mais l’e-sport est aussi fait de chance et de qualités, tant envers l’appréciation de votre jeu par une communauté que par les partenariats liés qui vous permettront de grandir (ou non) ou encore par le déroulé de vos événements. En démontre la popularité de Fortnite qui, avant d’annoncer 100 millions de dollars pour son circuit e-sport et de créer un écosystème autour de la compétition, était rempli de joueurs « classiques ». 

Des partenariats avec des streamers ou marques non endémiques comme Samsung ont participé à l’émergence du jeu, tout comme Call of Duty avec certaines stars américaines. Et comme dans un jeu de survie, il y a des perdants et à titre d’exemple, citons H1Z1. Malgré sa popularité grandissante à sa sortie et le lancement d’une Pro League avec de grosses écuries dont Team Vitality, le jeu de Daybreak s’est vite fait débordé par les autres joueurs qu’ont été PUBG et Fortnite. Avait-il de mauvaises armes ou un mauvais shoot ? Nous vous laisserons réfléchir sur ce point.

La zone : gare à la communauté

Dans un jeu de survie, il y a une zone dans laquelle vous devez toujours être, sous peine de perdre de la vie et donc de mourir par la suite. Intégré à notre jeu e-sport, cette zone pourrait très bien correspondre à un duo composé des streamers (influenceurs) et de la communauté. Car in fine, ce qu’il fera de vous le meilleur dans un jeu Battle Royale c’est votre capacité à anticiper et réussir des combats mais aussi et surtout à privilégier la zone. 

Rattaché à la réalité, privilégier la communauté ainsi que les influenceurs en les écoutant pour tel ou tel bug, telle ou telle règle ou arme qui n’est pas adaptée à la compétition, vous garantira sans doute de la visibilité et surtout leur agrément (le top 1 du coup). Omettre les avis et retours de la communauté tout comme oublier que la zone arrive peut être fatal.   

Alors, voyez-vous désormais plus l’assimilation qu’il peut y avoir entre l’e-sport et le Battle Royale ? 

À Propos De L’Auteur